[Saison II, Druideas] Nothing More - ce n'est qu'un visiteur

Il ne nous avait fallu que deux jours pour atteindre Druideas. J'étais abassourdie par la vitesse de Météore, et je ne manquais pas de le lui faire remarquer. Ce à quoi le petit -enfin, gros- chien m'avait répondu qu'il était content de pouvoir m'aider. J'avais profité du voyage pour discuter un peu avec Kahina. Elle était très gentille ! Du coup, tout se passa bien, jusqu'au moment où nous pénètrâmes dans la forêt. Je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment là, Météore et moi commençammes à nous sentir mal. Enfin, pas mal, plutôt tristes et inquièts; était-ce à cause de l'obscurité causée par le feuillage ? Ou par la vision des ruines de Druidae, un peu plus tôt ? Bizaremment, Kahina n'était pas affectée...ça devait juste être parce qu'on était toujours des enfants, et que nous avions par conséquent peur de l'ombre. Je pris tout de même la main de la dame, et m'aggrippais plus fort à Météore, dont le pelage était légèrement hérissé.
Enfin, Druideas, la nouvelle ville druidique, apparut dans une clairière. La ville semblait briller, ce qui me laissa bouche bée. Météore m'expliqua que c'était parce que ce lieu était protégé par les esprits de la nature et de la vie, ce qui me donna encore plus envie d'entrer. Et effectivement, une fois dans la ville, je me sentis instantannément en sûreté. Pas Météore. Il sentait quelque chose...une présence négative...pas dans la ville, mais tout autour. Il avait peur de sortir. Moi aussi, donc cela ne me choqua pas.

Nous fûmmes chaleureusement accueillis dans la ville : il faut dire que les druides étaient au courant que nous venions grâce à leurs prédictions. Ils nous avaient déjà préparé une petite hutte en bois pour dormir, et avaient cuisiné un repas copieux en sachant qu'on aurait faim.
Nous nous installâmes donc à table avec les habitants et mangeâmmes leur délicieux repas à base de viande de chevreuil et de baies sauvages. Une fois nos assiettes vides, un vieil homme vint nous parler -enfin, plutôt à Kahina, j'écoutais juste mais j'étais fatiguée.

"Bonjour Mesdemoiselles. Je me nomme Patrice, et je suis le doyen du village. C'est moi qui ai prédit votre venue."

Kahina était troublé, elle observa longtemps le vieil homme.
"Qu'entendez vous par prédire ?! Pourquoi souhaitez vous nous parlez ?"
Elle fit signe a Mélinie de s'approcher car le doyen s'appreter a parler...

En voyant le signe de Kahina, je me rapprochais et me mis à côté d'elle. Météore -qui avait repris sa taille normale depuis longtemps- me suivit.

"Comme vous le savez, il se passe des choses...étranges... (il me regarda avec compassion...est ce que je devais écouter ?) ...autour de la ville. Tout a commencé avec ce jeune homme...il voulait chercher le cadavre de sa fiancée pour pouvoir l'enterrer. Mais la nuit qui suivit son départ, on a entendu plusieurs cris terrifiants...le sien, tout d'abord, tellement déformé qu'on aurait cru qu'on arrachait son âme, mais aussi un autre cri...un cri de banshee...je sais que vous ne me croirez pas, personne ne croit aux banshees de nos jours; mais si vous l'aviez entendu...(à cette pensée il se mit à grelotter; moi je n'écoutais que d'une oreille à cause de la fatigue, sinon je sentais que je n'aurais pas pu dormir cette nuit) Et depuis, fréquemment, on entend ce cri...et aux alentours du village, la nuit, il y a ces yeux rouge vermeil qui apparaissent, dans l'obscurité..."

Au long de son discours, l'homme était devenu de plus en plus pâle, et à cet instant précis je me demandais si il allait tomber dans les pommes.

"Monsieur, vous allez bien ?" lui demandais-je.

"Je...(silence) excusez-moi mesdemoiselles, je préfère aller me coucher. Je vous conseille...de faire...de même."

Nous le regardâmmes s'éloigner. Puis je demandais à Kahina si on pouvait aller dormir : j'étais fatiguée, et de plus, le discours de l'homme m'avait inquiètée.

"Oui, on verras ça demain, profitons en pour se reposer."

Nous allâmes donc dans la hutte que les druides nous avaient préparé. Elle était assez sobre, mais suffisament meublée pour notre confort : deux lits et une gamelle pour Météore. A peine arrivés, Météore et moi nous jettâmes sur le plus petit lit et nous endormîmes aussitôt. Je suppose que Kahina nous imita vite, même si j'étais déjà dans les bras de Morphée quand elle s'est installée dans son lit.

Néanmoins, malgré ma fatigue, mon sommeil ne fut pas très reposant, car ce n'était pas un de ces sommeils sans rêves auxquels je n'avait plus droit depuis ce jour où papa et maman étaient morts, Teros enlevé et moi sauvée par Nat'. Ce n'était pas non plus le souvenir de ce jour. C'était...autre chose.

Il faisait très sombre, presque noir. Malgré cela, j'étais bel et bien consciente de rêver, à cause de cette sensation...cette sensation d'être sur une petite plateforme, et qu'autour de moi il n'y avait qu'un vide intense habité par...probablement par rien...pourtant je me sentais comme seule, démunie...dans le noir...je commençais à ressentir un certain malaise.

En attendant, mes yeux commençaient à s'habituer à l'obscurité, et je pouvais désormais distinguer des formes longiligne, s'étendant vers le ciel. Des arbres ?...oui, c'étaient des arbres. On les distinguait à peine à cause de l'obscurité...et pourtant, c'était bien des troncs d'arbres dénués de branches qui m'entouraient. C'était bien la seule chose qui m'entourait : aucun son, aucune sensation, aucune odeur...pas même du brouillard. Rien. Juste l'ombre et ces arbres. Et en face...j'avais l'impression de voir deux tâches rougeâtre. Un instant seulement..non, ce ne devait être que mon imagination. Pourtant cette sensation de vertige s'accentuait...juste de la peur. Juste de la peur. Rien d'autre.

Et, derrière moi, des feuilles mortes, froissées. Ecrasées...violemment. Plus rien; mais cette sensation de chute, encore, et encore...à nouveau. Je me retournais. Une forme...indscernable dans les ténèbres. Un cri. Perçant, angoissant. Venant probablement des démons de l'enfer.

Des yeux de démon. Rouges. Des fournaises dans le noir.
Je ne pouvais plus bouger. Je ne pouvais pas me réveiller. Ce cauchemard, jusqu'aux premières lueurs du jour.

(j'espère avoir fait des progrès depuis les zombies xD)

Les premieres lueurs commençaient a pénétrer la piece. Kahina, d'un sommeil fragile se réveilla presque aussitôt. Elle se leva et regarda le lit de sa camarade, Mélinie était toute pâle, elle prit la couverture qui était tombé et la remit sur la petite fille et son chien et attendit sagement que celle ci se réveille.

Lorsque je me réveillais, le soleil était déjà haut dans le ciel.

"Comment vas-tu ?" me demanda Météore. Pour toute réponse, je lui montrais le cauchemard de la nuit. Il me regarda avec ses petits yeux canins : "Tiens, c'est étrange...j'ai aussi rêvé en rouge et noir cette nuit..."

Notre conversation s'arrêta là, car à l'extérieur des gens commençaient à s'agiter. Nous allâmes voir.

Il y avait une jeune fille inquiète.

"Ma soeur a disparu !"

Un grand nombre de villageois commençaient à s'assembler. Je m'approchais.

Dehors c'était la panique, plusieurs personnes avaient vraisemblablement disparues. Kahina écouta certains témoignages, puis se dirigea vers Mélinie qui venait d'interroger une petite fille.
" Alors Mélinie, tu en penses quoi ? Qu'est-ce qui peut se cacher derrière tout ça ?"

"Tout cela est assez étrange, il faut le dire.
Mélinie, si tu es d'accord nous irons patrouiller cette nuit dans la forêt, nous devons à tout prix mettre fin à cette série de disparition."

Patrouiller la nuit...à ces mots, Météore et moi eurent tous deux un frisson. Sortir du village...la nuit...à dix ans, en ayant une sensation d'insécurité à cause de l'atmosphère de la forêt...Kahina ne devait pas le sentir. Mais cette forêt...

"Il y a quelque chose de maléfique" pensions nous en coeur.

Cependant...(Météore rechignait)...il fallait bien y aller, non ? Si Kahina devait enquêter, il fallait qu'on l'accompagne, au moins pour s'assurer qu'elle reviendrait.

"Non ! Je ne sortirais pas de la ville. Cette forêt, c'est la mort."

Je voyais bien ce qu'il voulait dire par là. Effectivement, il y avait une aura funèbre...comme si la mort avait pris possesion de la forêt. Raison de plus pour ne pas laisser Kahina seule, alors qu'elle ne sentais pas cette aura.

"D'accord." répondis-je, sans le soutien de Météore.

"Si tu n'es pas content tu ne viens pas !" lui répondis-je.

"Si tu y vas, je te suis. Mais à contrecoeur."

Puis je partis me reposer, en attendant le soir.

(la suite sur un autre topic, pour bien marquer la transition suite ici : https://passion-manga-forum.1fr1.net/t469-saison-ii-ruines-de-druidae-la-melodie-de-l-ame-once-more)

(ok)